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SAP innove par la rupture : ce qu’il faut comprendre d’une conversion de R/3 vers S/4

SAP R3 vs S4

Le passage de R/3 à S/4 est différent, vraiment différent, du passage de R/2 à R/3. Voilà pourquoi SAP a pris soin de changer la lettre et le chiffre de sa 4e génération de progiciel. De quoi ce changement est-il le nom ? Quelles questions un utilisateur doit-il se poser avant de l’adopter ? Décryptage par Jeroen Bent, co-fondateur de PASàPAS et ex-DG de SAP en France.  

Jeroen Bent PasaPas

La promesse de R/2 était dans la lettre R. Realtime désignant la mise à jour simultanée de  « l’évènement » et des fichiers de « base ». Son successeur R/3 était l’un des premiers produits de gestion UNIX en architecture 3- tiers, qui séparait les niveaux Présentation, Traitement et Accès aux données. La solution R/3, initialement conçue comme une route départementale à côté de R/2, a finalement permis la décentralisation dans un ensemble cohérent et l’extension du domaine de l’ERP avec les « Solutions Industrielles »,  les « Nouvelles Dimensions » et le « Décisionnel »  dans le cœur de métier de l’entreprise.

R/3 a plus de 20 ans. Elle a connu des versions successives, des ajouts, de nouveaux produits (CRM, SCM ..) et d’une nouvelle plate-forme comme Business Object.  Résultat des courses : une indéniable richesse fonctionnelle, reconnue de tous, mais une non moins notoire complexité de la solution, critiquée par chacun.

La tentative d’une réécriture incrémentale de R/3 dans une version cloud fut un échec, preuve qu’une technologie du passé n’est pas conçue pour s’apparier à celles d’aujourd’hui.

 

S/4 n’est pas qu’une migration
Restait la voie de la rupture technologique. Celle qu’a choisie SAP avec le lancement de sa 4e génération de progiciel de gestion intégré. Sa guideline ? Simplifier et surtout mettre sa solution à l’heure de l’économie numérique. Cette nouvelle génération s’appelle S/4. Avec la richesse fonctionnelle de R/3 , S/4 et sa base de données « in memory » HANA , simplifie pour de bon les processus et, améliore l’expérience utilisateur en évitant le piège d’une nième version de l’interface utilisateur.

Le passage de R/3 à S/4 est différent, vraiment différent du passage de R/2 à R/3. Voilà pourquoi SAP a pris soin de changer la lettre et le chiffre. On sent bien qu’il ne s’agit pas d’une simple « migration » mais d’une « conversion ». «Pour l’utilisateur, passer  de R/3 vers S/4 est en vérité une réimplantation qui nécessite de revoir l’ensemble de ses processus et de ses développements spécifiques. En clair, la compatibilité ascendante n’est pas assurée, bien que SAP fournisse des outils pour faciliter le projet de conversion . En langage de comptable, la conversion S/4 nécessite une mobilisation importante de temps, d’argent et de compétences si l’on veut bénéficier des avantages S/4. Rien de plus normal donc, qu’un client SAP redouble d’attention sur les options qui s’offrent aujourd’hui à lui.

 

Stratégie d’attente
Une première option consiste à rester sur R/3 et à suivre les versions d’ECC avec éventuellement une mise en œuvre de solutions Cloud si c’est pertinent (HYBRIS, Success factors, Concur, Fieldglass,…). Comme SAP a annoncé sa stratégie de maintenir et de faire évoluer R/3 jusqu’à 2025, cette option semble tout à fait valable, surtout si la mise en œuvre de R/3 est récente.

Le risque de cette stratégie d’attente est de perdre  en efficacité opérationnelle par rapport aux concurrents existants ou aux nouveaux entrants surtout si le SI du client ne supporte pas les nouveaux business modèles de l’ère numérique.

Chaque entreprise est concernée. Et pas seulement les Uber, AirBnB ou d’autres BblablaCar toujours cités comme hérauts de cette nouvelle approche business. Pensez par exemple à ce géant de la  cosmétique fondé en 1909.  Il proposait jadis des « crèmes antirides » ou des « soins pour peaux matures » et se présente maintenant comme un « partenaire dermatologique » pour ses clients. Adopter un nouveau business model est une question de survie pour cette entreprise comme pour toutes les autres. Il oblige à mieux connaître chacun de ses clients afin de lui proposer des produits et services personnalisés. Or, on sait que les bases de données relationnelles actuelles et les processus métier ne supportent plus le business modèles de l’ère numérique.

Autre exemple qui explique le besoin d’un SI adaptatif : hier on gérait des maisons de retraites avec des salariés, aujourd’hui on fait dispenser des soins à domicile par des autoentrepreneurs à des personnes dépendantes équipées d’un bracelet qui nous informe en permanence de leur état.

 

Marc Genevois SAP FranceAnticiper les mutations
Les exemples sont nombreux et chaque domaine fonctionnel est impacté. De nouveaux besoins de reengineering apparaissent en matière de segmentation des clients à l’unité, profiling et analyse prédictive, omni-canal de distribution, engagement de client multimarques, connexion à des marketplaces génériques ou spécialisées, ajustement en temps ré

el des campagnes marketing, généralisation du télétravail , gestion d’employés majoritairement non-permanents , exploitation des données des objets connectés, recherche de talents via les réseaux sociaux,…

R/3 a 20 ans en France. Une majorité des clients SAP ont donc un SI pensé il y a plus de 10 ans. Tous l’ont certes ajusté, affiné et personnalisé mais le business a changé, les besoins tout autant car le tourbillon du digital a bousculé les façons de faire.
La conversion à S/4 embrasse l’ensemble de ces nouveaux défis. Revoir les processus afin de faire plus simple, améliorer l’expérience utilisateur, prendre plus vite de meilleures décisions,… Ce nouveau cœur numérique permet de trouver l’agilité nécessaire pour répondre à ses clients et apporter des gains de productivité appréciables. Pour certains clients, dont les coûts d’infrastructures, d’administration et d’exploitation sont élevés, la conversion vers S/4 peut passer par l’infogérance. A condition, là encore, de définir quelle sorte d’infogérance maximisera sa rentabilité.

Pour tout projet SAP, iI faut espérer que nous avons appris de nos erreurs passées. Chacun sait qu’un projet, piloté par la DSI et les achats, et confié à un intégrateur au forfait, n’est ni une garantie de résultat ni une assurance de tenir le budget ou les délais. La conversion vers S/4 est une occasion pour les utilisateurs de se réapproprier la solution et pour le « métier » d’y trouver des outils de productivité performants et surtout un retour sur investissement rapide. Un client maître de son projet doit choisir une dizaine de processus essentiels à repenser. L’expertise S/4 de son partenaire SAP, en particulier sa capacité à maquetter et proposer des solutions robustes et pertinentes, est une autre clé de la réussite.

 

Par Jeroen Bent,
co-fondateur de PASàPAS et ex-DG de SAP en France.  

 

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