Le passage de SAP ECC à SAP S/4HANA constitue un changement d’ère pour les utilisateurs SAP. Un projet qu’il vaut mieux aborder par une approche progressive, explique Francis Roche, directeur général de PASàPAS. D’autant que les techniques de conversion des environnements existants ont aujourd’hui atteint leur pleine maturité.
SAP est à un tournant de son histoire, avec une évolution majeure de son ERP autour de ce que l’éditeur appelle désormais le Digital Core. Cette prolongation de ECC 6 constitue une évolution aussi importante que l’était R/3. Si ce dernier transformait les pratiques des entreprises par les processus, S/4, le nom de la dernière génération d’ERP de SAP, promet de les faire muter de nouveau grâce à la simplification qu’amène l’architecture de ce progiciel. En effet, celle-ci repose sur la base de données en mémoire HANA, qui assure à la fois l’optimisation des processus et l’utilisation du décisionnel au sein même de ces derniers, en quasi-temps réel.
Cette évolution permet aux utilisateurs de consommer l’ERP différemment, en ne se limitant plus à l’exécution de transactions. Désormais, l’utilisateur se voit pousser l’information, lui permettant de prendre des décisions sur les transactions, via par exemple des indicateurs issus de la production, et d’organiser sa journée différemment. La logique de S/4 est tournée vers l’agilité – dans les prises de décision, dans le pilotage de l’activité – et débouche également sur l’analyse prédictive. Par exemple, la capacité à effectuer une prévision de ventes sur la base d’un historique. Cette mutation profonde nécessite à la fois d’adapter la solution et de former les utilisateurs.
Greenfield ou Brownfield ?
Pour plonger dans cette nouvelle ère, les entreprises ont deux options : le Greenfield, autrement dit la construction d’une nouvelle solution à partir de rien, ou le Brownfield, l’adaptation de l’existant. Après une phase où SAP s’est plutôt concentré sur ses nouveaux clients – via une approche Greenfield souvent dans le Cloud -, il a désormais porté son attention sur la migration de sa base installée, avec le programme S/4 Move.
Celui-ci démarre par une phase d’évaluation, car toutes les installations ne sont pas convertibles à S/4, pour des raisons soit techniques, soit d’évolution de modèles économiques. Ainsi, certains paysages applicatifs comportent trop de développements spécifiques pour convenir à une approche Brownfield. Dans d’autres cas, on se retrouve face à des industries qui ont tellement évolué que l’implémentation S/4 n’a plus rien à voir avec ce qui préexistait. Là encore, l’approche Greenfield paraît plus adaptée.
La disponibilité des utilisateurs métier : un point critique
Dans tous les cas où on se trouve face à des environnements convertibles, S/4 Move met à disposition des outils d’aide à la conversion, regroupés dans une plate-forme (Cloud ou on-premise) facilitant l’industrialisation des opérations de migration. Notamment la conversion technique du système d’information source, la gestion des phases de recette et la définition des évolutions fonctionnelles permettant de tirer parti des caractéristiques de S/4.
Si les projets Greenfield ont été poussés par les grands cabinets de conseil, qui y voient un retour de l’âge d’or des grands projets d’ERP, la démarche Brownfield débouche sur des projets bien plus progressifs. Un point clef, car les entreprises ont aujourd’hui mis en place des organisations si optimisées qu’elles peinent à trouver des plages de disponibilité chez les utilisateurs métier, par exemple pour effectuer les recettes. Or, dans un projet Greenfield, cette mobilisation des métiers est absolument clef. Qui plus est, même si S/4 marque une rupture nette avec l’existant, certains pans fonctionnels – finance, achats, approvisionnements… – resteront peu ou prou identiques. Enfin, l’approche basée sur la conversion de l’existant permet aussi de conserver ses données, alors qu’un nouveau projet oblige les entreprises à effectuer une coûteuse reprise de données. Ce qui pousse souvent les entreprises à écarter de cette opération une partie de leur patrimoine de données. Ce compromis va, par la suite, constituer un handicap pour les applications analytiques, alors même qu’un des objectifs du passage à S/4 consiste à immerger les fonctions d’analyse de données au cœur des processus. L’approche Brownfield permet de ne se priver d’aucune donnée, même s’il faut souvent effectuer un travail sur la qualité du patrimoine informationnel des entreprises afin de fiabiliser les applications analytiques qui les exploiteront.
En France, plusieurs milliers de conversions ECC 6
PASàPAS a fait le choix de miser sur cette approche d’évolution continue, en investissant dans une manufacture de conversion au service de ses quelque 200 clients PME et ETI. Des clients qui se prêtent bien à l’approche Brownfield car, contrairement aux très grands comptes, ils se sont souvent peu écartés du standard, limitant ainsi l’effort de simplification que les spécifiques imposent lors d’un passage à S/4. PASàPAS a mené sa première conversion d’ECC 6 à S/4 en 2017, pour Cervin. C’était alors une première en France.
Depuis, SAP a également beaucoup investi dans l’approche Brownfield, en travaillant sur un support adapté, sur l’écosystème ou encore sur l’outillage. L’évolution de SAP S/4HANA, aujourd’hui bien plus stable qu’à ses débuts, facilite également ce type de projets. Surtout, l’éditeur a mis en place un programme de qualification, afin d’assurer la montée en puissance d’un écosystème industriel capable d’amener sa base installée vers ses dernières technologies. Pour la France seule, on parle de plusieurs milliers de conversions ECC 6 à effectuer !
Engagement de durée et de prix
Chez PASàPAS, fort de la qualification SAP nous avons décidé de monter une offre dédiée aux PME et ETI « Conversion Factory SAP S/4HANA », sur la base des outils de l’éditeur enrichis d’accélérateurs et de compléments d’outillage que nous avons développés. Cette offre mise sur la simplicité, la lisibilité et la prédictibilité des coûts. Car, pour ces organisations, cette migration vient s’ajouter à un projet d’implémentation SAP qui a souvent déjà été perçu comme long et coûteux. PASàPAS prend un engagement de durée et affiche des fourchettes de prix très claires pour chaque élément du projet. A ce jour, 80% des conversions ont été effectuées sur la base de cette offre.
Schématiquement, ces projets se décomposent en deux phases. La première, axée sur la conversion technique des environnements, ne doit pas dépayser les utilisateurs en charge de la recette. Par exemple, cela signifie qu’à ce stade, les entreprises conservent SAPgui, le client graphique traditionnel. Le passage à la nouvelle interface Fiori et au concept des tuiles graphiques n’intervenant que lors de la phase 2, avec les éventuelles extensions fonctionnelles, au travers de projets d’amélioration continue réalisés avec les méthodes agiles. En la matière, le Cloud nous a beaucoup appris, en démontrant l’intérêt des micro-projets en termes de réduction des risques. Lors de la phase de conversion technique, le Cloud apporte aussi sa capacité à provisionner quasi-instantanément des environnements S/4 et sa puissance de calcul.
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