Le premier opérateur français de services d’eau a confié à PASàPAS la réalisation d’un prototype d’application sur SAP Business Technology Platform (SAP BTP). Une façon de tester la température de l’eau sur le PaaS de SAP.
Alors que les paysages applicatifs voient leur centre de gravité basculer peu à peu vers le Cloud, quelle trajectoire technique dessiner pour les applications Finance, développées en interne et maintenues au fil des ans par des compétences qui se raréfient ? C’est à cette question que les équipes de la DSI de l’activité eau de Veolia ont voulu répondre. « Nous nous inscrivons dans une double réflexion, détaille Nicolas Valnaud, responsable de l’équipe SI Finance au sein de la DSI de Veolia Eau France. D’abord, notre ERP comptable, SAP ECC 6, arrive en fin de support en 2027 et une des perspectives qui s’ouvre à nous est celle d’une migration vers SAP S/4HANA. De l’autre, nous voulions tester la modernisation de certaines applications métiers sur lesquelles les compétences sont de plus en plus difficiles à réunir. »
Un contexte qui pousse Veolia Eau France à s’intéresser à SAP BTP, la Business Technology Platform de SAP, afin d’évaluer la capacité de ce PaaS à héberger les applications Finance modernisées. « Car, dans l’éventualité d’une montée de version SAP, nous nous plaçons dans une démarche dite Clean Core, qui vise à s’inscrire au maximum dans le standard de l’éditeur tandis que tous les développements spécifiques sont hébergés sur une plateforme capable d’évoluer de façon indépendante », précise le responsable applicatif. Pour tester les capacités de la plateforme de SAP, Veolia Eau choisit d’envoyer au feu son application IJT.
Tester avant de s’engager
Pour assurer l’assainissement, la production et la distribution de l’eau, Veolia Eau France exploite un parc d’installations : stations de traitement, réservoirs, canalisations, etc., qui appartiennent aux Collectivités ; y compris lorsque ces installations sont financées par Veolia Eau France. Dans le cadre des traités conclus avec les Collectivités, Veolia Eau France se doit d’effectuer le renouvellement de certaines installations qui lui sont confiées, et de les rendre en bon état de marche à la fin du contrat. La société gère contractuellement ces installations de façon temporaire à travers l’application IJT – pour Installations en Jouissance Temporaire. « C’est une application historique sur laquelle le nombre de sachants s’érode au fil du temps, ce qui augmente notre niveau de risque en ce qui concerne son maintien en conditions opérationnelles. », précise Nicolas Valnaud. IJT reçoit en entrée les données de la GMAO et vient nourrir l’application comptable – donc ici, SAP – en sortie.
Sur un premier périmètre pilote avec deux règles de calcul comptable, Veolia Eau France se tourne vers PASàPAS, prestataire recommandé par SAP, pour son prototype. « Ils nous ont apporté des compétences sur la plateforme SAP BTP que nous ne possédions pas, tout en ayant la flexibilité nécessaire sur ce type de projet où l’on doit se réajuster au fil de l’avancée des travaux », détaille le responsable applicatif. Le prototype développé par PASàPAS vise à valider la capacité de SAP BTP à remplacer IJT, à évaluer la pertinence de ce PaaS dans le schéma directeur IT de l’organisation, sans oublier de préciser le chiffrage de l’éventuelle refonte applicative sur la plateforme du premier éditeur européen.
Les objectifs du prototype sont remplis
Tous les objectifs du prototype ont été atteints à l’issue d’un projet de trois mois, selon Nicolas Valnaud. « D’abord, le fichier produit est bien conforme. SAP BTP est donc bien viable pour moderniser IJT. Par ailleurs, des sessions dédiées ont permis à la direction technique de monter en compétences sur ce PaaS. Enfin, nous avons obtenu un chiffrage assez précis du projet d’implémentation de l’intégralité du périmètre d’IJT dans SAP BTP et des coûts de maintenance associés », détaille le responsable applicatif. Un dossier détaillé qui a permis à Veolia Eau France de prendre conscience des atouts du PaaS de SAP, mais aussi de ses limites. « Il faut une certaine taille critique pour investir dans SAP BTP. Les proof-of-concept servent aussi à mettre en lumière ce type de facteurs », atteste Nicolas Valnaud qui résume : « Globalement, nous sommes rassurés sur la capacité de l’outil à supporter l’intégralité du périmètre d’IJT et à s’interfacer avec notre GMAO ».
Se préparer au « double run »
En parallèle de ce galop d’essai sur SAP BTP, Veolia Eau France teste désormais une alternative : un redéveloppement d’IJT sur le PaaS d’AWS. « Début octobre, nous présenterons les deux scénarios de modernisation pour qu’une option soit retenue afin de lancer le projet en 2024 », précise Nicolas Valnaud. Dans cette optique, la DSI de Veolia Eau France se prépare à une période de « double run » où l’ancienne application devra cohabiter avec sa remplaçante. « Dans ce type de projet, avec le remplacement d’une application historique sensible, s’accorder sur une vision cible et définir le bon scénario de transition entre maitriser les coûts, mitiger les risques, et apporter de la valeur est essentiel. Pour cela, les phases de prototype et de cadrage apportent les éléments indispensables d’aide à la décision. », tranche Nicolas Valnaud.