Depuis sa création en 2007, PASàPAS fait bénéficier à ses collaborateurs de l’actionnariat salarié. Cette démarche, encore peu pratiquée en France, est au cœur du modèle de l’entreprise. Dès l’origine, son ambition a été de construire un projet durable qui associe chacun de ses membres à la création et au partage de la valeur. Aurélien Nicoletti, DRH de PASàPAS, nous présente le fonctionnement de l’actionnariat salarié et ses avantages aussi bien pour l’entreprise que pour les collaborateurs.
Pouvez-vous nous donner quelques éléments sur le poids de l’actionnariat salarié en France ?
L’actionnariat salarié est un principe qui n’est pas nouveau mais qui reste encore peu utilisé. Il permet d’associer à long terme les collaborateurs d’une entreprise à son capital. Ceux-ci deviennent alors actionnaires de l’entreprise. Ils peuvent détenir une partie de son capital en direct ou via un Fonds Commun de Placement d’Entreprise (FCEP).
Ce système est vertueux à bien des égards. Pour autant, il n’est pas encore très développé, surtout au niveau des PME. Au global, on comptait 433 milliards d’euros détenus par les salariés en Europe en 2021. La France se positionne loin devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec 3 millions de personnes salariées actionnaires. Cependant, rapportés aux 25 millions de salariés, ces 3 millions ne représente en réalité que 12% des salariés en France, et qui plus est, issus essentiellement de grandes entreprises. Seuls 3% du capital des sociétés sont détenus par des salariés en Europe, ce qui montre bien la faible ouverture de ce dispositif.
En revanche, il y a actuellement un vrai engouement pour l’actionnariat salarié, qui se renforce avec la crise du Covid. Moins de 4% des PME le pratiquaient en 2015, alors que les projections tournent autour de 12% en 2025. Ceci grâce à un effet fiscalité et à un besoin plus profond de redonner du sens aux projets d’entreprise.
De plus, à l’heure où les collaborateurs ont tendance à se désengager, cela constitue un nouveau levier d’investissement non négligeable : la garantie de l’implication du salarié dans l’entreprise.
Quelles étaient les raisons qui ont poussé PASàPAS à mettre en place l’actionnariat salarié à sa création ?
L’actionnariat salarié était au cœur du projet de PASàPAS dès sa création en 2007. Les 6 premiers salariés ont été également été les 6 premiers actionnaires. La raison, c’est tout simplement la volonté des fondateurs d’associer leurs collaborateurs à l’aventure dès le départ, de compter sur leur investissement et en échange de leur faire profiter des fruits de leur travail. Jesus Bérécibar et Jeroen Bent, les deux fondateurs de PASàPAS souhaitait inscrire leur projet entrepreneurial sur le long terme, en le faisant reposer sur le partage de la valeur et la transparence.
Concrètement, cette approche était aussi un moyen de se démarquer sur le marché du recrutement, face aux autres sociétés de conseil en informatique. L’actionnariat salarié a été pour eux un élément fort de différenciation pour recruter des profils déjà expérimentés, en quête d’un autre modèle d’entreprise : plus entrepreneurial, plus challengeant, offrant également un autre sens au travail.
Concrètement, comment fonctionne l’actionnariat salarié chez PASàPAS ?
Il y a deux manières de proposer l’actionnariat salarié : soit en offrant des actions aux salariés à un prix décoté, soit en leur proposant d’investir à la valeur réelle de l’action. La seconde option a été le choix historique de PASàPAS. L’idée était que chacun comprenne que l’achat d’actions est une vraie démarche d’investissement porteuse de valeur. C’est une démarche libre qui était ouverte aux collaborateurs après 18 mois d’ancienneté et qui leur était reproposée tous les ans.
Lors de notre rachat par le groupe Talan, 39% de PASàPAS appartenait à ses salariés.
Qu’est en est-il depuis votre rapprochement avec Talan ? Est-ce que Talan a également le projet de mettre en place l’actionnariat salarié ?
Chez PASàPAS, l’actionnariat salarié a toujours été un marqueur fort. Au moment de notre rapprochement, Talan était en phase d’étude sur la mise en place d’un dispositif. Notre retour d’expérience a ainsi pu enrichir la réflexion.
Cette étude a abouti au lancement d’un dispositif d’actionnariat salarié auprès de l’ensemble du groupe (3 000 personnes dans 10 pays) en octobre 2022. Cette opération a été un énorme succès, avec un taux de souscription de plus de 30%, répartis sur plus de 20 filiales dans le monde. Nous sommes particulièrement fiers de ce résultat, le TOP 5 étant constitué uniquement de PASàPAS et de ses filiales !
Quels avantages y voyez-vous pour l’entreprise et pour les salariés ?
Pour les salariés, c’est une vraie opportunité. Ce qui change avec l’actionnariat salarié, c’est leur relation à l’entreprise. En devenant actionnaire, le salarié devient entrepreneur. Il partage avec les autres actionnaires les mêmes objectifs : la réussite de l’entreprise. Ils sont dans le même bateau en quelque sorte.
L’actionnariat salarié est en parfaite cohérence avec nos valeurs et notre ADN « Human First » qui se concrétisent de différentes manières. Je donnerais pour exemples le fait que nous avons pris l’engagement d’être transparents sur nos chiffres (via des réunions mensuelles de partage des informations clés de l’entreprise, appelés les « Restons Groupés »), et de partager 25% de nos bénéfices tous les ans, etc. Il y a un lien logique entre partage de l’information, des résultats et de la valeur. Nos collaborateurs adhèrent pleinement à ce modèle. Et parmi eux, ceux qui sont actionnaires se montrent particulièrement attachés à l’entreprise et retrouvent une motivation grâce à ce système qui permet un partage plus équitable de la valeur.
Pour l’entreprise, le dispositif comprend de nombreux avantages, en termes de recrutement et de fidélisation. Cette dernière est la clé de notre réussite. Nos clients sont rassurés s’ils sont suivis par les mêmes consultants dans la durée. L’actionnariat salarié est un moyen de créer des relations de long terme avec nos collaborateurs. Et clairement, les salariés actionnaires restent plus longtemps dans l’entreprise. Notre développement étant basé sur les hommes, si les collaborateurs vont bien, il en ira de même pour notre entreprise !
